Partenaires

  • École Nationale de Protection Judiciaire de la Jeunesse (ENPJJ)
  • Centre Lillois d’Études et de Recherches Sociologiques et Économiques (CLERSÉ), Université de Lille 1 et Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS, UMR 8019)
  • Direction de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (DPJJ)
  • Ministère de la Justice, Sous-Direction de la Statistique et des Études (SDSE)

Objet de la recherche

L’objet de cette recherche est d’observer « la circulation » des jeunes sous main de justice dans les différents établissements et services de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) et du Secteur Associatif Habilité (SAH). Elle cherche à identifier des moments clés de rupture dans l’accompagnement ou, a contrario, des facteurs favorisant la continuité, en lien avec la politique et l’offre de service d’un territoire. Il s’agit de questionner l’écart entre les référentiels des politiques publiques, les textes administratifs, qui exhortent à une continuité de l’accompagnement, et la réalité de la « circulation » des jeunes sous main de justice dans les différents établissements et services de la PJJ et du SAH. L’entrée par les parcours et leur appropriation par les jeunes permet de ne pas décrire une réalité à partir d’une analyse des seuls référentiels des politiques publiques en concluant à l’existence d’un continuum punitif où les jeunes circuleraient de manière progressive vers des établissements plus coercitifs selon le délit commis. Cette entrée permet également de prendre de la distance avec la croyance spontanée en l’existence d’une continuité a priori dans le parcours des jeunes. Il est question de saisir la circulation des jeunes dans les établissements ou services à travers trois dimensions : le processus pénal, le parcours du jeune, la carrière délinquante.

Méthodologie

Cette recherche est menée sur différents territoires, avec l’accord des directions interrégionales et la collaboration des directions territoriales. Sur chaque juridiction, le parcours de 15 jeunes fait l’objet d’une analyse qualitative poussée, avec deux orientations :

  • Croiser l’histoire institutionnelle du jeune (analyse des dossiers judiciaires) avec la mise en récit du jeune lui-même (entretiens réalisés avec l’accord du jeune). Les jeunes sont interrogés à T0, T+1 et pour certains d’entre eux à T+2.
  • Saisir plus finement les effets du processus pénal et des interactions institutionnelles sur le parcours du jeune : cette analyse des trajectoires est mise en relation avec les pratiques professionnelles. Elles sont observées dans le cadre d'entretiens menés avec les différentes catégories d'acteurs du système judiciaire (juges, éducateurs…).

Cette analyse empirique est cadrée par une approche démographique, réalisée par le DERO. Ainsi, pour les territoires étudiés, une analyse des parcours de l’ensemble des mineurs sous main de justice au sein de la PJJ, à une date donnée, permettra d’objectiver le matériau qualitatif recueilli par le biais des entretiens et de l’analyse des dossiers. À travers cette analyse chiffrée, des parcours types de jeunes au sein des institutions pourront être reconstitués afin de quantifier la part de ceux ayant des parcours linéaires ou morcelés. Les relations entre ces différences de parcours et la fréquence des délits commis pourront probablement guider l’administration dans les décisions à prendre pour des jeunes dans la même situation. Par ailleurs, il sera possible d’identifier si les différences de parcours institutionnels sont en lien avec les délits que les jeunes ont pu commettre.